II

La joie de vivre

 

C’était au mois de septembre quand notre histoire a commencé.  Mon petit chaton n’était pas encore sevré. J’ai acheté un biberon et j’ai commencé à le biberonner. Quand je l’ai vu téter comme un bébé, mon cœur a fondu. Une telle beauté que je n’avais jamais vue.

 

Il me suivait partout. Dans la cuisine, aux toilettes et dans le lit surtout.

Il me suivait partout.

Quand je prenais ma douche, il restait devant moi, il me contemplait. Il connaissait les détails de mon corps plus que toutes les femmes que j’ai rencontrées. Il s’est attaché à moi rapidement.  On m’avait dit que les chats sont indépendants ?  En tout cas pour mon égo c’était plaisant.

À ce jour-là, je ne savais pas comment l’appeler. Je n’ai jamais eu ce privilège de nommer un nouveau-né. Casablanca…Casa…Caso. Oui, je t’appelle Caso. Tu avais l’air indifférent quand je te l’ai annoncé. Ça ne changeait rien pour toi. Tu étais juste content d’avoir trouvé un nouveau papa.

Tu me regardais avec des yeux pleins d’espoir. J’étais ton héros, j’étais ta superstar. Et toi, tu étais mon pitchoun, mon ange gardien. Je te voue mon amour, je t’accorde ma présence et je te partage mon pain.

 

Petit à petit, tu as grandi. Tu étais gâté et tu faisais beaucoup des chichis. À un moment donné, j’ai failli péter un câble. Quand tu as renversé tout ce que j’ai rangé sur la table. Mais mon affection pour toi restait irréfutable.

Ton âme de chaton m’a frappé. Tu jouais, tu miaulais, tu n’arrêtais pas de sauter. Quelques jours auparavant, tu étais dans l’abandon. Comment fais-tu pour oublier et rester dans le moment présent ? Ne penses-tu pas à ta mère qui t’a largué ? Ne penses-tu pas à la vie qui t’a condamné ? Non tu voulais juste t’égayer.

Entre mes cuisses, c’était ton endroit préféré.

Le soir quand je rentrais, je te trouvais dans mon lit. Tu te révoltais à chaque fois que je te mettais dans ton nid.  Entre mes cuisses, c’était ton endroit préféré. Tu ronronnais à chaque fois pour me baratiner.

À 5 h du mat tu étais mon réveil. À cause de toi, j’avais toujours sommeil. Comme une mère qui s’occupe de son bébé, tu miaulais pour que je te nourrisse avant d’aller jouer.

Je t’ai confié à une amie quand je suis parti à Tanger. Elle m’a dit que tu es adorable, elle n’a pas arrêté de te louanger. Tu avais une âme libre qui ne craignait pas les regards. Tu avais la joie de vivre telle une peinture de Renoir.

 

 

 

Cela était la suite d’une histoire qui m’appartient.

Une histoire avec mon ange gardien.